Quand une différence de pression se produit entre le milieu ambiant et les diverses cavités du corps, des lésions organiques peuvent apparaître. Ce sont les barotraumatismes.
Déjà vu au niveau I, nous allons amener, tout en reprenant les causes et la prévention, le traitement..
C'est une conséquence de la loi de MARIOTTE.......
LE PLACAGE DU MASQUE
Cet accident bénin survient à la descente, aussi bien en apnée qu'en scaphandre.
L'air à la pression atmosphérique emprisonné à l'intérieur du masque à la surface subit au cours de la descente une augmentation de la pression extérieure. Celui-ci se comprime, provoquant ainsi l'écrasement de la vitre du masque sur le visage du plongeur et un effet de ventouse.
Il en résulte l'éclatement des petits vaisseaux sanguins des yeux. Dans certains cas, des "hématomes en lunettes" peuvent apparaître.
LA PRÉVENTION : pendant toute la descente, soufflez par le nez pour équilibrer naturellement la pression à l'intérieur du masque.
LE TRAITEMENT: en cas d' hémorragies conjonctivales importantes, consultez rapidement un ophtalmologiste. pour les saignements de nez, penchez la tête vers l'avant en comprimant fortement la narine qui saigne.
LES SINUS
Si les orifices de communication avec le pharynx sont obstrués, la circulation de l'air à l'intérieur des sinus va être gênée. Des problèmes peuvent apparaître, à la descente ou à la remontée, aussi bien en apnée qu'en plongée avec scaphandre. Ils sont provoqués par la différence de pression qui existe entre le milieu ambiant et l'intérieur des sinus. L'équilibre ne peut se faire. Une douleur assez vive se manifeste au niveau du front ou des mâchoires supérieures.
LA PRÉVENTION : si le mal apparaît au cours de la descente, stoppez immédiatement et remontez. Si le problème a lieu pendant la remontée, ralentissez afin de permettre une lente évacuation de l'air en excès. Ne plongez jamais en cas de fort rhume ou de sinusite.
LE TRAITEMENT : calmez la douleur par la prise d'un produit anti-inflammatoire. Une consultation chez une oto-rhino-laryngologiste est conseillée. Dans certains cas, une intervention chirurgicale pourra même s'imposer.
LES DENTS
Ce type d'accident s'apparente à celui des sinus. Il se produit uniquement sur des dents présentant des caries dentaire, mauvais plombage......
Lors de la descente, la pression augmente et de l'air pénètre dans la cavité. A la remontée, l'air emprisonnée se détend et cherche à s'échapper tout en comprimant le nerf. La douleur est souvent très violente. Il y a risque de fissure ou d'éclatement de la dent. Voir même expulsion du plombage.
LA PRÉVENTION : ralentissez à la remontée de manière à permettre à l'air de s'échapper en douceur.
LE TRAITEMENT : consulter un dentiste.
LES OREILLES
Lors de la descente, la pression exerce sur le tympan une force de plus en plus forte. Cette membrane souple s'incurve vers l'intérieur, la pression ambiante étant plus forte que celle se trouvant dans l'oreille moyenne.
Si l'équilibre des oreilles ne se réalise pas par l'ouverture de la trompe d'Eustache (communication entre l'oreille moyenne et l'oropharynx), il y a risque de rupture des tympans. Il y a perte d'équilibre et du sens de l'orientation. Le plongeur peut tourner sur lui même de manière désordonnée et ne plus parvenir à se diriger.
Lors de la remontée, la pression extérieure baisse et l'air résidant à l'intérieur de l'oreille moyenne s'échappe de manière naturelle par la trompe d'Eustache. Celle-ci peut toutefois être bouchée. Dans ce cas, le phénomène inverse se produit, poussant le tympan vers l'extérieur. Les conséquences sont similaires......
LA PRÉVENTION : il faut équilibrer régulièrement pendant la descente uniquement. Pour cela, plusieurs manœuvres sont possibles :
VALSALVA : Pincez le nez, fermer la bouche et soufflez par le nez. On provoque ainsi une hyper-pression dans les voies respiratoires, qui entraîne l'ouverture de la trompe d'Eustache.
FRENZEL : Déglutissez tout en plaquant la langue contre le palais et en émettant le son "ke".
B.T.V : "Béance Tubulaire Volontaire". Méthode considérée comme la meilleure, car il n'y a pas d'hyper pression. Elle nécessite néanmoins une pratique préalable puisqu'elle repose sur des mouvements du pharynx provoqués par un bâillement, bouche presque fermée.
LE TRAITEMENT : si vous ressentez une douleur dans l'oreille lors de la descente, n'insistez pas. Remontez légèrement et recommencez les différentes manœuvres de compensation. Si celles-ci ne passent pas, arrêtez la plongée. NE JAMAIS EFFECTUER LA MÉTHODE DE VALSALVA LORS DE LA REMONTEE OU AU PALIER.
LA SURPRESSION PULMONAIRE :
C'est le plus grave des accidents de plongée et son issue en est souvent mortelle. Elle survient toujours lors de la remontée et seulement en plongée avec scaphandre.
Le plongeur respire de l'air sous pression à la pression ambiante grâce à son détendeur. L'air contenu dans ses poumons se détend (loi de Mariotte) et augmente de volume. Si cet air ne peut s'échapper librement par les voies respiratoires, il va distendre les alvéoles pulmonaires. Ces dernières risquent de se déchirer. Il y a passage de l'air dans les vaisseaux pulmonaires. Les lésions sont souvent irréversibles : oedèmes pulmonaire, pneumothorax, compression du cœur par diffusion d'air, embolie gazeuse cérébrale.
La surpression pulmonaire peut survenir à la suite d'un blocage réflexe de la respiration consécutif à un stress induit par un incident de plongée. Elle peut également survenir lorsqu'un plongeur en apnée se fait ravitailler en air par un plongeur en scaphandre. Lors de la remontée, il se trouve dans les conditions d'un plongeur en bouteille. S'il ne pense pas à expirer, il risque la surpression pulmonaire.
LES SYMPTÔMES : difficulté à respirer, sensation d'oppression, suffocation, douleur thoracique...... Une toux apparaît, souvent accompagné de crachant de sang (spume sanglant). Le sujet peut être en état de détresse circulatoire à cause des hémorragies alvéolaires. L'embolie gazeuse peut provoquer une atteinte neurologique, le plus souvent hémiplégie (paralysie de la moitié du corps). Puis survient le coma.
LA PRÉVENTION : ne bloquez jamais votre respiration lors de la remontée, obligez vous à expirer. Maîtrisez parfaitement les exercices de remontée en expiration, remontée à deux sur un embout et remontée rapide avec gilet de stabilisation.
LE TRAITEMENT : On peut considérer trois cas, mais dans chacun d'eux, alerter systématiquement les services de secours, éventuellement le caisson hyperbare le plus proche.
Si l'accidenté respire : faire inhaler de l'O2 pur à une pression normobare avec un débit de 10 litres/minute.
Si l'accidenté ne respire plus : insufflez de l'O2 pur à une pression normobare avec un débit de 15 litres/minute.
Si l'accidenté ne respire pas et se trouve en arrêt cardiaque : effectuer une ventilation artificielle associée à un massage cardiaque externe.
LA SURPRESSION DIGESTIVE
Appelé également "COLIQUE DU SCAPHANDRIER", cet accident provient surtout lors de la remontée. Une fermentation dans le tube digestif ou de l'aérophagie sont à l'origine de cet accident.
Lors de la remontée, les gaz contenus subissent une variation de volume et doivent être évacués par des voies naturelles. Ceux qui restent dans le corps en excès peuvent engendrer une distension des intestincs et peut aller parfois jusqu'à la déchirure.
LA PRÉVENTION : Respecter une alimentation saine en évitant de consommer des farineux (pains, haricots etc....) ou certains légumes (choux, artichauts etc......) avant la plongée. Aux premiers symptômes (douleurs abdominales, ballonnement), ralentir fortement la vitesse de remontée.
LE TRAITEMENT : Prendre des anti-spasmodiques à effet rapide et le cas échéant, l'accidenté doit être dirigé vers un centre hospitalier.
Le corps humain se refroidit beaucoup plus vite dans l'eau que dans l'air.
La noyade est la submersion des voies respiratoires supérieures par l'eau, avec ou sans inondation des bronches ou alvéoles pulmonaires.
On peut distinguer deux types de noyade : LA NOYADE PRIMAIRE et LA NOYADE SYNCOPALE.
LA NOYADE PRIMAIRE : C'est le fait d'avaler de l'eau en étant conscient : Donc l'inhalation d'eau dans les poumons, puis dans les bronches, dans les alvéoles pulmonaires. Il y a destruction du surfactant (liquide entourant les alvéoles pulmonaires), donc asphyxie.
LA NOYADE SYNCOPALE :